mardi, juin 06, 2006

hymne à la beauté


Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,Ô Beauté ?
ton regard infernal et divin,Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.
Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore;
Tu répands des parfums comme un soir orageux;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.
Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.
Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques;
De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.
L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.
Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté, monstre énorme, effrayant, ingénu!
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?
De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine !
-L'univers moins hideux et les instants moins lourds.

écrit par Charles Baudelaire (extrait des Fleurs du Mal)

lundi, juin 05, 2006

Solitude

Si tôt l'ennui
m'envahit
J'écarte le rideau de ma fenêtre
En haut le ciel est gris rayé d'une éternelle pluie.
En bas la rue où dans une brume de suie
Des ombres vont, glissant parmi les flaques d'eau.
Je regarde sans voir fouillant ma mémoire

Et machinalement sur la vitre ternie
Je fais de la calligraphie.
Sortons, peut-être verrais-je du nouveau.
Pas de livres parus.

J'observe en dérision
Quelques passants amorphes.
Personne pour rompre le silence

Des visages anonymes, de la boue, et l'averse toujours...
Là vient le soir et le néon translucide
Je rentre à pas lourds...
Je mange, je m'allonge, et je lis.

Rien ne me passionne...
j'essaie de m'endormir!.
- Minuit.
Une heure. Chacun dort.
Le silence pesant de la nuit m'envahit !!

Je n'arrive pas à dormir
je m'ennuie !
je contemple ton regard

Solitude!
si veine, sans égard
espiègle cafard !

Je te consume
pour t'oublier dans
ma tour d'ivoire

oh Solitude!!

écrit par jmpelet










m.o.t.h.e.r


M comme le miracle de la vie naissant de ton corps
O comme l'ouverture de l'esprit vers les autres
T comme la tenacité dans l'attente de jours meilleurs
H comme hier qui fut si éphémère
E comme l'envie d'écouter et de comprendre
R comme la recherche de l'épanouissement dans l'amour
Mère nourricière
sans toi nous sommes rien
nous sommes le Néant

écrit par jmpelet